dimanche 8 janvier 2012

Ma nuit sous les pins à St Jacut


Les 4 et 5 janvier 2012


Ce soir, à 2km de la fin de mon Etape prévue à St. Jacut les pins
J’ai jeté mon dévolu dans un bois, où j’ai monté ma tente et installé mon bivouac ; encore une expérience nouvelle un 4 janvier.


ma tente dans les bois la nuit


mon couchage
mon sac prêt pour le départ a 5H



Le vent me berce. Après un dîner aux chandelles raté, pas le dîner de raté, mais le feu qui était censé me réchauffer le corps et l’âme, mais bon ca va je me suis installé : un petit lit douillet sur un matelas auto-gonflable avec duvet incorporé, encore une idée de Décathlon.
Je suis bien au chaud, mais quand même, dehors ça souffle dur.
Ce matin parti a 9h30 de Questembert j’ai refait connaissance avec les chemins. Quelle sensation de bonheur de reprendre le contact avec la boue. Bizarre comme le sol boueux me procure comme une jouissance. Mes chaussures s’envasent et dérapent un peu, mais avec toute la pluie qui est tombée ce n’est pas étonnant.

Il fait beau, chance inouïe, le soleil est au rendez vous.
Le chemin est jalonné de magnifiques calvaires et croix ; témoignages vivants de la Foi des bretons des siècles passés .



Chapelle St Julien
le retable dans la chapelle

je ne passe pas inaperçu

Il est 18h, mon bivouac est bien installé. Je me suis fait des pâtes avec mon camping gaz, pâtes améliorées de rôti de porc cuit et d’un morceau de camembert. Je m'installe dans la tente, je vais lire un peu. Mais j’entends le vent qui commence vraiment à souffler très fort.

J’ai l'impression de vivre une nuit à la belle étoile du roman de Stevenson « Voyage dans les Cévennes avec un âne à Fouzillac ». Ce soir, bien qu’étant au mois de septembre, le vent s’était levé et les bruits de la nuit inquiétait Stevenson.  C’est vrai la nuit sous une toile de tente vous vous sentez vulnérable. Le moindre bruit devient suspect, et la notion de loin ou proche est étrangère. Un chien aboie au loin et bientôt on l’imagine proche de vous, peut être que le maître du chien est là aussi, l’imagination va bon train .


Mais qui sortirait par un temps pareil à par moi ?

Le vent forci, on est proche de la tempête. Heureusement j’ai choisi un endroit dans une petite clairière entourée d'arbres, à l’abri du vent.
J’ai du mal a lire. L’éclairage de ma lampe frontale faibli. Heureusement j’ai une lampe de secours et celle-ci n’a pas de problème de piles. Elle est alimentée par une dynamo avec une manivelle. C’est génial (cadeau de Laurence).

Mais au fait, les arbres ça peut tomber, se casser ?!
Inquiétude ; de toute façon il n’est que 19h30 et ce n’est pas vraiment l’heure de dormir, alors je sors voir ce qui se passe autour de la tente.
Je regarde les arbres autour un peu comme un charpentier qui vérifie si sa charpente va résister à la tempête.
Et là, j’ai l impression que les arbres me parlent, ils courbent l’échine. Ils me disent ne t’inquiète pas, on veille au grain, et puis même notre cime se courbe, on résiste bien, on est encore trop jeune pour mourir. Si l’un d'entre nous cède, on te préviendra .

J’ai compris le message, un craquement, un bruit de rupture, m’avertira du danger ; le temps pour moi de sortir vite.
En fait je suis sorti plusieurs fois dans la nuit , et chaque je me recouchais rassuré. Les arbres n’étaient plus un danger mais une protection.
Entre 9h et 4h du mat la tempête faisait toujours rage, mon sommeil suivait en alternance.
J’ai peut être dormi, je ne sais, en tout cas à 4h30 je considère que je ne pourrai plus dormir. Je décide donc de lever le camp(cette expression populaire prends ici tout son sens).
Mais avant, petit déj., aucune circonstance ne me feront râter ce moment privilégié de ma journée.
Petit anecdote, quand j’étais à l’armée en Alsace, j’étais chauffeur de camion et pendant les manœuvres, je dormais dans mon camion. J’avais toujours le matin de quoi me faire un petit déj. copieux et traditionnel avec du bon beurre breton que m’envoyait ma mère.
Donc là, dans ma tente j'ai pris mon Câfé-au-lait-et-ma-tartine-beurrée, avant de commencer à faire mon sac et replier la tente.
Faut dire qu’en pleine nuit, à la lampe c’est pas triste.
Trente minutes plus tard je suis prêt. Il est 5h, je vais reprendre la route un peu plus bas. Dans la nuit, c’est possible de repérer les traces du chemin.
Le vent souffle toujours. Il faut se repérer. Saint Jacut les Pins est a 2 ou 3 km. Miracle mon iPhone  est encore alimenté et mon GPS m’indique que je ne suis pas loin.
Merci Steve Jobs, les initiés d' Apple comprendront.
Mais il me faudra quand même 1h 30 pour rejoindre St. Jacut.
marche de nuit prudence!

A cette heure, pas d'éclairage public.
Heureusement ma lampe dynamo me permet de repérer les toilettes publics. Je vais pouvoir faire un brin de toilette, car je n avais plus d'eau. On a beau être homme des bois on a pas moins sa dignité.

Personne ne peut voir l'étalage de mes affaires de toilette. Torse nu, 15mn plus tard je me sens mieux.
Je vais reprendre mon chemin vers Malestroit par la route. Il est 6h45, le bourg se réveille. Les véhicules aussi, attention prudence.
J’ai l’air d'un clown ; feu rouge frontal a l’arrière, lampe devant. 
Je marche à gauche de la route.
Je suis a 7 km de Peillac. Ma signalétique fonctionne bien, je suis bien vu. Chaque véhicule que je croise me voit, ça me rassure.
Pause à Peillac ; dans le premier bar ouvert. Le sac me pèse. Ma nuit n'a pas été d'un super repos. Mes jambes me le font sentir.
Avec la fatigue et la mauvaise récupération, j’opte pour Rochefort en Terre à la place de Malestroit. J’ai un bus à 15h30 pour revenir sur Questembert récupérer ma voiture.
Rien à Malestroit, que de la route aujourd’hui, peu d'interêt par rapport à hier. Le temps est chargé et pluvieux.
J’arrive bien éreinté a Rochefort.
Belle expérience quand même. J’imagine mieux ce que peuvent endurer les SDF qui vivent celà toute l’Année .
Et à propos, j’offre tous mes vœux a tous les bloggers pour cette nouvelle Annee 2012.
Et j’ai le plaisir de vous annoncer la sortie prochaine du film de mon périple Vannes Rome, une petite fête est prévue a cette occasion.

Et surtout ne lâchez rien !!!!!


1 commentaire:

  1. salut JN. alors! tu es réconcilié avec le camping!
    pas de poubelle pour cette tente.
    bonne année à tous ceux qui ne lâchent rien.

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