samedi 30 octobre 2010

J 53 de Florac à Saint-Germain-de-Calberte


Départ Florac 8h15
Arrivée Saint-Germain-de-Calberte 17 h
Temps de marche 8 h 30
32 km
Sépulture préhistorique

Quelques anecdotes sur la journée d'hier dont je sais que vous êtes friands :

Lorsque je suis arrivé avant-hier, j’ai pris un pot à l’hôtel de la poste ou j’ai fait la connaissance d'Alex le barman sympa qui m’avait vanté la cuisine, le resto servant à 19 h, je lui dit ok je viendrais.
Je pointe mon nez donc à 19h et je tombe sur le patron pas très sympa qui me dit :  non c’est à 19 h 15.
Je décide d'aller voir ailleurs et je tombe sur une pizzeria qui me sert de suite une bonne pizza au feu de bois avec un accueil très sympa.

Le hasard veut que je repère dans un coin de la salle mes deux compères qui font Stevenson, on s’ignore carrément sauf quand ils partent ils me balancent un « Tiens c’est le Breton » dit comme ça, expression pas très sympa et je me dis comme je me décale d'une journée au moins ces deux-là je les reverrai pas.

Les tunnels
l'ancienne voie ferrée

Le lendemain je retente ma chance à l’hôtel de la poste, j’arrive à 18h30 même patron même tête de ?
Ok mais faut attendre, j’avais décidé d'être patient, car entre-temps j’avais été dans une librairie rechercher « les carnets de route de Stevenson, j’avais déjà lu son livre "Voyage avec un âne dans les Cévennes”, mais ces carnets, me dit Joel le libraire, sont beaucoup plus détaillés, je taille une petite bavette avec Joel à qui je donne l’url du blog en partant.

Donc j’ai de la lecture pour attendre et je prends un verre, mais je ne ressens pas bien l’ambiance dans ce resto, c’est très tendu. Arrivent des Anglais à qui on annonce 19 h 30... bon je crois que c’est bon pour moi je paye mon verre et je vois Alex le barman très gêné de cette situation je sais qu’il n'y est pour rien, mais cette fois je m’en vais pour de bon.
J’avais repéré un petit resto qui proposait du couscous, je rêvais d'une entrecôte frites ,mais couscous j’aime.
La patronne très sympa, oui pas de problèmes il en reste.
Quand le couscous arrive je vous le donne en mille c’est un certain couscous surgelé dont je tais le nom.
Bon c’était pas mon jour, j’ai fait comme-ci je m’étais régalé la patronne était  sympa, et je dirai pas le nom du resto, pour pas lui faire mauvaise pub.


Cascade dans les gorges
Et pour couronner le tout ce matin à l’accueil Cévennes où j’avais le pet-dej de prévu a 7h30 on m’a carrément oublié (ceux qui me connaissent savent que je ne peux pas démarrer ma journée sans pet dej), alors  j’ai un trouvé un hôtel pas loin qui me l’a servi, mais pour 7 euros ,bon normal et très content.
La journée allait être très longue plus de 30 km à faire pour rejoindre St-Germain de Cabert
Très long chemin forestier avec super couleurs d'automne et des châtaigniers et leurs châtaignes qui parsèment le chemin par milliers des tonnes sûrement que personne ne ramasse.
Que de fruits perdus, quel dommage il fait savoir que la châtaigne a nourri nos lointains ancêtres il y a des milliers d'années !
J’ai profité aussi de cette journée de repos pour lire toute l’aventure préhistorique en Lozère c’était passionnant, c’est aussi à l’époque ou Stevenson a fait son voyage à pied que la paléontologie est née grâce à des chercheurs comme Edouart Lartet qui a invente la paléontologie moderne.
La Lozère est une région particulièrement riche en fossiles animal et humain.
Ceux qui sont passionnés de marche comme moi n’imaginent pas que l’homme de Cro-Magnon pouvait parcourir à pied rien que pour se nourrir 40 a 50 km par jour, il est vrai qu’il avait une morphologie particulièrement robuste.




La moitié de mon parcours aujourd'hui était une ancienne voie ferrée entre St Julien d'Arpagon et Cassagnas.
Cette voie reconvertie en sentier piétonnier est un ouvrage particulièrement riche en ponts au dessus de la rivière du Tarnon.
Et également de plusieurs tunnels très bien conservés, à chaque sortie de tunnel j’avais l’impression que le train à vapeur allait déboucher.
Après Cassagnas où j’ai fait une petite halte, dans un relais de Stevenson j’ai été accueilli par Lili et Elodie dont vous pouvez voir la photo.




Lili et Elodie

12 km de montée douce vers le col de la Pierre percée toujours chemin forestier avec beaucoup de sapins et encore des châtaigniers, avant de redescendre sur St-Germain de Calberte.

Brouillard ce soir

Empreinte de l'âne

L'arrivée sur Saint-Germain-de-Calberte



Demain dernier jour du chemin de Stevenson j'usqu’à St Jean du Gard.

Bonne nuit à tous les bloggers.

jeudi 28 octobre 2010

J 52 Fete à Florac

jeudi 28 octobre



Journée de repos à Florac, non prévue, mais hasard de rencontre dans un bar à l'hôtel de la poste où Tina, qui a l'air bien intéressé par le barman Ax (diminutif d'Alexandre), me parle d'une fête qui commence jeudi à Florac : "la fête de la soupe". Cette fête a été créée voilà 10 ans par les commerçants pour animer l'après-saison.




Florac


mon bol à soupe
Le principe est simple : les commerçants proposent gratuitement devant chez eux une soupe de leur composition dont ils gardent la recette bien secrète ; il suffit pour les visiteurs d'acheter un bol avec une ficelle qui permet de la suspendre autour du cou ! Vous payez 7 euros et vous avez le droit d'aller déguster toutes les soupes que l'on vous propose. Les compositions sont diverses et marquées par leur originalité au niveau du goût et du choix des ingrédients : courges, fèves, cumin, potimarron, etc...
L'ensemble est animé par des orchestres de rue, et aussi un marché de produits locaux où chacun arbore quelques costumes et vestiges anciens, comme vous voyez sur certaines photos, le chapeau en pointe, en cuir de brebis, qui était utilisé pour chasser le loup.
J'ai donc décidé de participer à ces festivités et je me suis bien régalé. 


J'ai néanmoins déjeuné le midi dans une crêperie, "le Péché mignon", tenue par Basile et Tyna qui font d'excellentes crêpes et galettes pour un gars du nord !
Le "Peché mignon"


le marché aux ... fromages

aux légumes

ça donne faim


le beau chapeau, en "péché de gourmandise"..





Ce matin, lorsque je me suis rendu à cette fête, j'ai croisé un couple de Lyonnais, qui quittait Fleurac et faisait Stevenson en compagnie de leur ânesse Seborah et de leur chien (non, je ne sais pas si elle est de la descendance de Modestine !). En tout cas, j'ai conversé un petit quart d'heure avec eux, ils avaient l'air très content, sauf qu'en gravissant le mont Lozère, la veille de ma propre montée, ils ont eu des bourrasques de vent et de neige, et l'ânesse n'a pas aimé du tout ! Elle est partie se réfugier un peu plus bas parmi les sapins et ils ont mis une heure avant de la récupérer. Contrairement aux idées reçues, l'âne est un animal très intelligent et très courageux, qui adore les enfants et, en plus, qui est très familier, manifestant sa sympathie pour l'être humain. J'avoue que j'aurais été bien tenté d'en avoir un avec moi quelques jours sur Stevenson. Ce sera mon regret, mais je ne dis pas que je ne ferai pas un essai un jour. Je suis sûr que Laurence adorerait, elle qui aime tant les animaux...

Zeborah

Bon, cette journée improvisée m'aura permis aussi de lire un document sur la période préhistorique en Lozère, et également de faire une grande lessive. Je vais devenir expert dans l'art du lavage à la main !
Je suis hébergé dans un centre de vacances où j'ai côtoyé ce matin les élèves d'un lycée agricole, spécialisé dans les métiers avec chevaux.

Demain je reprends mon chemin vers St-Germain de Calberte. 
Plus qu'un jour avant la fin de Stevenson où je serai hébergé à Anduze, 
chez Pat et Claude, couple charmant chez qui nous étions en vacances l'été dernier.
Alors bonne lecture et à bientôt à tous les bloggers qui continuent de me suivre dans mon périple.


N'hésitez pas à m'envoyer des mails en dehors du blog : jnguennan@mac.com

Voici un texte qui parle du blog et de certaines rencontres... 
Et  je dirais plutôt dans ce cas, de retrouvailles, d'une cousine germaine du côté de mon père, avec qui je n'avais pas parlé depuis plus de 30 ans. Il s'agit de Grace et sa fille Aurelie, qui habitent dans l'Oise, et qui m'ont envoyé un message en direct, disant qu'une certaine Maryvonne, de l'Oise également, me souhaitait bon courage.

Mais moi je ne voyais pas de qui elle parlait et c'est quand elle m'a dit : "c'est ma mère, Maryvonne Bodo, votre cousine", je n'en revenais pas ! Génial ce blog et j'en profite pour remercier Maryvonne et lui dire que ce qui serait encore mieux c'est qu'elle m'envoie un mail ou même un coup de fil à l'un des numéros suivants : 

06 61 17 16 51 ou 06 58 30 78 90

Merci encore à Aurelie d'avoir servi d'intermédiaire. 
Et pour tous ceux qui auraient peur de me déranger, je rappelle que, marchant en solitaire depuis plus de 50 jours, personne ne me dérange, bien au contraire !












mercredi 27 octobre 2010

J 51 Pont de Montvert à Florac

Réflexion d'hier soir:

Qu'est-ce qui fait marcher ou plutôt qu’est ce qui me fait marcher, un petit plaisir, ou un grand plaisir.
Je suis obligé de citer des grands marcheurs ou grands aventuriers écrivains : Jacques Lanzmann dit « toute marche est spirituelle », Robert Stevenson dit « une marche est forcément solitaire et elle a pour but d'arrêter la pensée »
en haut du Finiels
C’est vrai que sur une très longue marche comme celle que je fais en ce moment en solitaire je rejoins Stevenson et Lanzmann, car il faut avoir de la spiritualité pour aimer la solitude et si la pensée meuble la durée d'une longue journée de marche, elle s’arrête aussi pour laisser la place à la méditation et à la contemplation de l’univers qui nous entoure.
(pour les incrédules -:)
Évidemment la beauté du paysage contribue à nous mettre dans cet état et dans les sommets des montagnes tel que j’ai vécu après l’ascension du Puy de Sancy et du Mont Lozère, cette sensation d'immensité et de grande beauté, vous délivre un grand moment de paix intérieure.
C’est du grand bonheur quand après avoir souffert physiquement, l’arrivée au sommet vous récompense largement de votre effort.














Aujourd'hui :
Départ le pont de Montvert
8h15
Arrivée Florac
15h30
Temps de marche 6h30
23 km 
cumul 1147


Depuis quelques jours je fais peu de rencontres et cela me manque un peu de pouvoir converser.
Il faut que je vous raconte les deux compères Bernard et Jean Marie qui font Stevenson et que j'ai rencontré
samedi à la sortie de Langogne.
J'ai vite compris qu’il ne souhaitait pas ma présence à leur coté, qu’ils voulaient rester ensemble, mais ils ont du croire que j’allais les coller alors après la première nuit dans le même gite, où nous avons fait que partager le repas du soir, ils sont restés très secrets




sur les autres hébergements et ce sont bien empressés le matin de partir avant moi.

J’ai trouvé cela ridicule parce que j’ai respecté leur intimité de marche et je marche pratiquement seul depuis 50 jours, un peu plus de relations ne m’auraient pas déplu, mais j’ai trouvé leurs   
comportements indignes de la solidarité  











qui existe en général entre randonneurs. 

J’ai tenté de raconter mon histoire lorsque j’ai failli passer sous le camion, je n’ai senti de la part  
d'aucun d'eux quelque intérêt.







J’ai donc décidé de tracer mon chemin 
comme s’ils n’existaient pas.











Dans les autres rencontres bonnes et moins bonnes, 





l’hôtelier de l’hôtel de la remise au  


Bleymard, le restaurant étant fermé le lundi soir, il me propose de préparer mon repas que je réchaufferai, moi-même dans la salle de restaurant pour 


moi tout seul, en arrivant j’avais un code pour rentrer la clef sur la porte de 
chambre, une feuille sur le lit fait à l’ordinateur m’indiquant avec précision où était rangé mon repas dans un frigo.
Le poêle dans la salle était allumé pour sécher mon linge et me réchauffer. Tout cela était plein d'attentions et mérite d'être dit.
Surtout après cette journée de neige 






assez éprouvante.










Hier soir par contre le patron de l’hôtel 



avait une tête d'écorché vif, et c’est lui qui servait le repas en posant les plats sur la table sans un mot.

Sa femme qui était en cuisine était d'un abord plus sympathique et avant le repas m’a fait un peu la conversation.
Mais l’hôtel étant très vétuste et je me suis plains que le radiateur ne chauffait






pas beaucoup la chambre, là je me suis fait renvoyé dans mes basquets  



genre « il ne s'agit pas de regarder si le radiateur est chaud ou pas, il s’agit de voir si la chambre est chaude »

Notre courtoise conversation s’arrêtera 



sur ce quiproquo et je me garderai après cet intermède, de limiter nos échanges à de strictes nécessités.
Genre avez vous sel poivre moutarde,  






merci beaucoup, point.


À quelle heure le petit dej ?
« À partir de 7 h 30 ", c’est parfait.
Ce matin au petit dej, pas un mot plus 



que nécessaire, la même tête que la veille, ni plus, ni moins ah si j’ai réclamé un jus d'orange. Le strict nécessaire, pas de set sur la table, 






du pain pas frais.
Mais aucune envie de ma part d'aller 






converser sur quelque terrain particulier ni surtout pas de faire une remontrance.



Je réclame la note voilà pas un mot et 






moi, je tente juste : « j'ai l’impression que la journée va être belle »



Et là, surprise, le mec me lâche :
 « vous faites Stevenson vers Florac, j’ai un raccourci pour vous au moins 5 km,
alors la celle-là !! je suis surpris et il commence à m’expliquer sur ma carte en me traçant précisément le chemin avec un stabilo.
Comme quoi on peut se tromper sur les gens, son raccourci, j’étais pas sûr 






de le prendre, car si on se trompe, bonjour la galère.

Bon 8 h 15 j’attaque le sentier très raide 
dès le départ, pour faire une idée le village étant à 880 m d’alt., on passe a 1080 m en 45 min de montée, mais la super différence avec la veille il fait super beautemps et beaucoup moins froid.


la cabane de berger
De là-haut on a une vue magnifique,



après la traversée d'un plateau je passe devant une très belle cabane de berger en pierre du type “Caussenard”
J’arrive au fameux croisement du raccourci, je regarde bien ma carte, allez je tente le coup, j’ai eu quelques 






craintes, car évidemment plus de balisages, 
mais si,  j’y suis arrivé au col du Sapet  
avec une heure d'avance, merci quand même Mr Camus (c’est son nom)




la vue grandiose


le chemin des Muletiers
Le reste était une vraie balade de printemps, j’ai même enlevé la doudoune et une polaire, au moment du pique-nique, j’ai deux buses qui ont tourné 
au dessus de moi pendant tout mon repas, 
c’était magnifique.







Le Tarn en arrivant à Florac


Alors si je n’ai pas eu beaucoup de rencontres humaines, j’ai rencontré de si beaux paysages, et elle la nature elle ne t’embête pas elle te demande juste de la respecter.


Allez bonne lecture à tous les bloggers

Ce soir à mon tour je vais pouvoir aller sur le blog 




pour lire tous vos commentaires.
















J 50 Le Bleymard à Pont de Montvert

J50
Départ le bleymard : 9 h
Arrivée pont du Montvert : 15 h 30
Temps de marche : 6 h
18 km
je quitte le village de Bleymard ce matin

le 1er col

Et le cache-col
Encore une sacrée journée ! Pas beaucoup de km mais un dénivelé de plus de 1000 m et des vues à couper le souffle. On me dit que sur le blog c'est l'euphorie ! Les commentaires arrivent de partout, malheureusement je n'ai pas de réseau pour aller voir, dommage... Quelques plaisantins aussi, mais c'est bien il faut rigoler, car mon parcours est difficile en ce moment à cause de la montagne ; en même temps c'est fabuleux, car malgré les efforts physiques je me régale. Je crois qu'aujourd'hui c'était le plus fort sur le plan émotionnel, cette montée au sommet du mont Finiels à 1699 m (j'allais écrire "km" mais quand même c'est pas l'Himalaya !)
A 1km du sommet, pancarte "danger, ne pas monter par temps de brouillard", mais il fait soleil et ciel bleu... mais froid. Heureusement ce matin je me suis acheté un passe-montagne, alors je commence la montée ; le froid me cingle le visage et le vent souffle très fort. Imaginez 1km avec le vent en pleine face, un km c'est très long.

Mes deux

Copains


voici  le banc pour mon pique-nique

La montée

vue de là-haut

montée du Mont-Finiel
Pas de traces dans la neige, je suis donc le seul à y aller aujourd'hui, mais je n'ai pas la trouille, le balisage est visible, donc pas d'inquiétude.
Arrrivé au sommet, grand moment d'émotion, avec une vue à 360° ; j'ai fait énormément de photos pour fixer l'événement sur la pellicule, même s'il n'y en a plus de pellicule... A ce moment précis j'ai pensé qu'être là, à  plus de 1100 km à pied de ma bonne ville de Vannes, ce sera unique dans mon existence et cela marquera le reste de ma vie, j'en suis sûr. J'en aurai des histoires à raconter à mes petits enfants plus tard, quand je serai chez moi bien au chaud, à côté de mon poêle. Pour l'instant je n'ai qu'une petite fille, Tya 5 ans, à qui raconter mes aventures mais j'espère qu'il y en aura d'autres.



le mont Finiel

Nous étions là cet été





Ensuite, la descente fut même plus dure que la montée, goulet entre les sapins et plein de gros cailloux enneigés et verglacés ; il faut assurer chaque pas pour ne pas glisser et cela durant 45 mn. Puis enfin une cabane forestière pour faire un pique-nique, très important pour le moral. Avant l'arrivée au pont de Montvert 2 h plus tard, paysage sans neige et quasi lunaire avec des énormes cailloux partout ; vous verrez les photos mais pas avant demain, car pas de réseau ici.



On me dit que vous êtes de plus en plus nombreux à aller sur ce blog, alors continuez les bloggers.
La nuit sera froide ici ; demain Florac, ça va se réchauffer.