mercredi 27 octobre 2010

J 51 Pont de Montvert à Florac

Réflexion d'hier soir:

Qu'est-ce qui fait marcher ou plutôt qu’est ce qui me fait marcher, un petit plaisir, ou un grand plaisir.
Je suis obligé de citer des grands marcheurs ou grands aventuriers écrivains : Jacques Lanzmann dit « toute marche est spirituelle », Robert Stevenson dit « une marche est forcément solitaire et elle a pour but d'arrêter la pensée »
en haut du Finiels
C’est vrai que sur une très longue marche comme celle que je fais en ce moment en solitaire je rejoins Stevenson et Lanzmann, car il faut avoir de la spiritualité pour aimer la solitude et si la pensée meuble la durée d'une longue journée de marche, elle s’arrête aussi pour laisser la place à la méditation et à la contemplation de l’univers qui nous entoure.
(pour les incrédules -:)
Évidemment la beauté du paysage contribue à nous mettre dans cet état et dans les sommets des montagnes tel que j’ai vécu après l’ascension du Puy de Sancy et du Mont Lozère, cette sensation d'immensité et de grande beauté, vous délivre un grand moment de paix intérieure.
C’est du grand bonheur quand après avoir souffert physiquement, l’arrivée au sommet vous récompense largement de votre effort.














Aujourd'hui :
Départ le pont de Montvert
8h15
Arrivée Florac
15h30
Temps de marche 6h30
23 km 
cumul 1147


Depuis quelques jours je fais peu de rencontres et cela me manque un peu de pouvoir converser.
Il faut que je vous raconte les deux compères Bernard et Jean Marie qui font Stevenson et que j'ai rencontré
samedi à la sortie de Langogne.
J'ai vite compris qu’il ne souhaitait pas ma présence à leur coté, qu’ils voulaient rester ensemble, mais ils ont du croire que j’allais les coller alors après la première nuit dans le même gite, où nous avons fait que partager le repas du soir, ils sont restés très secrets




sur les autres hébergements et ce sont bien empressés le matin de partir avant moi.

J’ai trouvé cela ridicule parce que j’ai respecté leur intimité de marche et je marche pratiquement seul depuis 50 jours, un peu plus de relations ne m’auraient pas déplu, mais j’ai trouvé leurs   
comportements indignes de la solidarité  











qui existe en général entre randonneurs. 

J’ai tenté de raconter mon histoire lorsque j’ai failli passer sous le camion, je n’ai senti de la part  
d'aucun d'eux quelque intérêt.







J’ai donc décidé de tracer mon chemin 
comme s’ils n’existaient pas.











Dans les autres rencontres bonnes et moins bonnes, 





l’hôtelier de l’hôtel de la remise au  


Bleymard, le restaurant étant fermé le lundi soir, il me propose de préparer mon repas que je réchaufferai, moi-même dans la salle de restaurant pour 


moi tout seul, en arrivant j’avais un code pour rentrer la clef sur la porte de 
chambre, une feuille sur le lit fait à l’ordinateur m’indiquant avec précision où était rangé mon repas dans un frigo.
Le poêle dans la salle était allumé pour sécher mon linge et me réchauffer. Tout cela était plein d'attentions et mérite d'être dit.
Surtout après cette journée de neige 






assez éprouvante.










Hier soir par contre le patron de l’hôtel 



avait une tête d'écorché vif, et c’est lui qui servait le repas en posant les plats sur la table sans un mot.

Sa femme qui était en cuisine était d'un abord plus sympathique et avant le repas m’a fait un peu la conversation.
Mais l’hôtel étant très vétuste et je me suis plains que le radiateur ne chauffait






pas beaucoup la chambre, là je me suis fait renvoyé dans mes basquets  



genre « il ne s'agit pas de regarder si le radiateur est chaud ou pas, il s’agit de voir si la chambre est chaude »

Notre courtoise conversation s’arrêtera 



sur ce quiproquo et je me garderai après cet intermède, de limiter nos échanges à de strictes nécessités.
Genre avez vous sel poivre moutarde,  






merci beaucoup, point.


À quelle heure le petit dej ?
« À partir de 7 h 30 ", c’est parfait.
Ce matin au petit dej, pas un mot plus 



que nécessaire, la même tête que la veille, ni plus, ni moins ah si j’ai réclamé un jus d'orange. Le strict nécessaire, pas de set sur la table, 






du pain pas frais.
Mais aucune envie de ma part d'aller 






converser sur quelque terrain particulier ni surtout pas de faire une remontrance.



Je réclame la note voilà pas un mot et 






moi, je tente juste : « j'ai l’impression que la journée va être belle »



Et là, surprise, le mec me lâche :
 « vous faites Stevenson vers Florac, j’ai un raccourci pour vous au moins 5 km,
alors la celle-là !! je suis surpris et il commence à m’expliquer sur ma carte en me traçant précisément le chemin avec un stabilo.
Comme quoi on peut se tromper sur les gens, son raccourci, j’étais pas sûr 






de le prendre, car si on se trompe, bonjour la galère.

Bon 8 h 15 j’attaque le sentier très raide 
dès le départ, pour faire une idée le village étant à 880 m d’alt., on passe a 1080 m en 45 min de montée, mais la super différence avec la veille il fait super beautemps et beaucoup moins froid.


la cabane de berger
De là-haut on a une vue magnifique,



après la traversée d'un plateau je passe devant une très belle cabane de berger en pierre du type “Caussenard”
J’arrive au fameux croisement du raccourci, je regarde bien ma carte, allez je tente le coup, j’ai eu quelques 






craintes, car évidemment plus de balisages, 
mais si,  j’y suis arrivé au col du Sapet  
avec une heure d'avance, merci quand même Mr Camus (c’est son nom)




la vue grandiose


le chemin des Muletiers
Le reste était une vraie balade de printemps, j’ai même enlevé la doudoune et une polaire, au moment du pique-nique, j’ai deux buses qui ont tourné 
au dessus de moi pendant tout mon repas, 
c’était magnifique.







Le Tarn en arrivant à Florac


Alors si je n’ai pas eu beaucoup de rencontres humaines, j’ai rencontré de si beaux paysages, et elle la nature elle ne t’embête pas elle te demande juste de la respecter.


Allez bonne lecture à tous les bloggers

Ce soir à mon tour je vais pouvoir aller sur le blog 




pour lire tous vos commentaires.
















4 commentaires:

  1. Salut JN,

    Tant pis pour les chieurs, ils ne te méritent pas... bravo pour tes photos, elles sont sublimes

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  2. Comme quoi, dans les rapports humains, il n'y a toujours de raccourci! 5 kms, quand même, ça valait la peine d'insister,un peu!Te souviens tu de Florence?
    Par contre les deux autres, rien à cirer, et pourtant tes pompes en auraient peut être besoin!
    Les paysages c'est tellement beau, c'est sûr, là, tu décolles!
    A demain!

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  3. toujours positif JN. finalement,ce ne sont que des broutilles,mais qui t'ont permis de méditer sur toi-même.il est utile de vivre des moments désagreables pour mieux apprecier les bons instants de la vie.et toi JN,qui nous contes tes journées pleines de suspense,dis-moi qui est le plus heureux! eux qui vivent comme des.. ou toi.

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  4. Mais comment ça.. pas de SET sur la table? ou pas de sel?
    je ne savais pas que le "set" était devenu une obligation !
    Et dans les Cévennes en plus !
    Je sens qu'il est capable de créer le modèle "Spaghetti alle Vongole" pour la Via Francigena...

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